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Trois jours au temple

L’enfant Jésus au temple. L’offrande du vieux Simon. La question préliminaire. Intervention d’un jeune docteur de la loi.

[2.3] Un très riche Israélite de Béthanie ( le père de Lazare, Marthe et Marie, encore en vie à cette époque ) s’avança et déposa pour Moi une offrande de trente livres d’argent et d’un peu d’or pour me permettre de poursuivre la discussion avec les anciens et les docteurs.

[2.4] Les anciens et les docteurs de la loi acceptèrent l’offrande avec empressement et, chose extraordinaire jamais vue jusqu’alors, j’eus la liberté d’entrer en discussion avec eux.

[2.5] La première question préliminaire se rapportait à un passage d’Isaïe. La réponse trouble et mystifiante à souhait fut le prétexte au développement qui va suivre. Qui le lira avec la sincérité du cœur en tirera grand profit pour son âme et son esprit.

[2.6] Avant d’en venir au cœur du problème, comme j’avais acquis le droit de parler, je repris la question préliminaire et me mis à interroger les anciens et les docteurs de la loi à propos de certains points très précis.

[2.7] La question préliminaire se rapportait à Isaïe 7, verset 14 à 16 : Le Seigneur lui-même vous donnera un signe, voici une vierge enceinte qui enfantera un fils et lui donnera le Nom d’Emmanuel. Il se nourrira de beurre et de miel pour savoir choisir le bien et rejeter le mal. Mais avant qu’il ne sache distinguer le bien et le mal, le pays que tu crains sera abandonné par ses deux rois.

[2.8] La question préliminaire commencerait ainsi : Qui doit être la vierge et qui doit être son fils ? Quand naîtra-t-il un tel fils sur cette terre ? Apparemment le temps est venu puisque le pays de Jacob a perdu ses deux rois depuis longtemps et se trouve sous la domination des païens. Cet Emmanuel de la prophétie d’Isaïe ne serait-il pas l’enfant né dans une étable à Bethléem il y a douze ans, de la vierge Marie confiée à la garde du charpentier Joseph selon la coutume du temple, salué comme Roi des juifs par les mages venus d’Orient et à qui Anne et Siméon rendirent témoignage à sa circoncision.

[2.9] En guise de réponse préliminaire de non moindre importance, un des anciens, sorte de grippe-sou ambitieux, se mit à bredouiller un galimatias dont je renonce à faire état, où il Me traitait d’enfant mal élevé du fait que j’était déjà au courant de ce que signifie « né d’une femme »

[2.10] Seul un docteur de la loi, plus jeune et visiblement plus humain, s’insurgea en disant que ce n’était nullement la preuve d’une mauvaise éducation et qu’en Galilée les garçons étaient plus mûrs que dans la Jérusalem décadente où les enfants gâtés vivaient dans le luxe. Il ajouta que je méritais une meilleure réponse et qu’il se portait garant, comprenant que j’étais déjà parfaitement au courant de tout ce qui touche à la vie humaine. Il fallait simplement éloigner les autres garçons pour pouvoir parler avec Moi d’homme à homme.

[2.11] Le plus âgé se mit à marmonner dans sa barbe. J’interrogeai alors le docteur de la loi qui avait l’air plus humain, au sujet de cette naissance à Bethléem. Mais ce dernier répondit aussi évasivement :

[2.12] Oui, mon cher gentil garçon ! Cette histoire fort heureusement oubliée aujourd’hui et qui a fait tant parler en son temps à cause de l’obscure prophétie d’Isaïe dont les images troubles concernaient son propre temps, ne tient pas debout ! Cet enfant salué comme Roi des juifs par des mages venus d’Orient, serait mort à Bethléem lors du massacre des innocents ordonné par Hérode et, à ce que j’ai entendu dire, ses vieux parents se sont enfuis de Judée et je ne sais où sans plus laisser de traces, et ne vivent peutêtre plus.

[2.13] Il peut y avoir eu quelque chose, car cette histoire a fait sensation en son temps : mais curieusement, en quelques années tout est tombé dans l’oubli au point que plus personne n’y fait allusion et qu’il ne vaut plus la peine d’en parler. Siméon et Anne étaient de vieux exaltés du temple qui ont fait des prophéties sur un ton mystique à de nombreux garçons et ont rendu fous bien des parents !

[2.14] Presque toute la terre a tremblée lorsque Dieu a dicté les lois à Moïse sur le mont Sinaï. La terre quasiment toute entière a reconnu la toute puissance de Yahvé quand la traversé du désert dura près de quarante années, aussi la terre toute entière trembla-t-elle devant le Messie dont David psalmodie ainsi la venue : Ouvrez les portes, élargissez les parvis du monde à l’arrivée du Roi de Gloire ! Qui est ce Roi de Gloire ? C’est le Seigneur Sabaoth, le Roi de gloire !

[2.15] Tu comprendras donc, gentil garçon, que la venu du Messie n’aura rien de comparable à cette naissance de Bethléem aujourd’hui quasiment oubliée ! Rappelle-toi donc comment David a annoncé ce qu’il faudra accomplir quand le Roi de gloire viendra du ciel chez les juifs. Tu penses bien qu’auparavant tous les juifs seront exhortés par des prophètes tels qu’Elie, qui lui aussi viendra à la rencontre du Seigneur de gloire, à exécuter l’ordre du Roi David concernant la venue inimaginable du très-haut !

[2.16] Penses-y, gentil garçon, et tu comprendras qu’un Yahvé Sabaoth ne vient pas si simplement au monde ! Tu peux donc t’en aller, et cesser de poser des questions de ce genre !

[2.17] C’es alors que je fis la réflexion mentionnée ci-dessus qui incita le riche personnage de Béthanie de déposer pour Moi la grosse taxe qui m’autorisait à approfondir ma question préliminaire et à commenter plus amplement le passage d’Isaïe concernant le Messie, car il était un des rares hommes à attendre le Roi de gloire, comme dit Elie, dans les doux murmures du vent et non dans la foudre et la tempête !

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