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La maison de Dieu

Adam se rend compte de ses actes et se repent

[1.14.6] Toi, tu es libre et seras bientôt accueilli comme un ange de lumière, après que l'image de Celui qui doit venir sera complètement terminée ; et cette image, tu ne pourras la comprendre et t'en rendre digne que par ton humilité grandissante, ton amour et ta grande piété, malgré toutes les persécutions et les mauvais traitements que tu auras à subir de la part de tes frères et sœurs pour la glorification de Mon nom."

[1.14.7] Et vois : plein de force, Abel s'éleva puissamment de la terre et plana dans les airs au-dessus de celle-ci, en signe de véritable liberté ; puis il fit ce qui lui était commandé.

[1.14.8] Alors, de nouvelles forces de vie s'écoulèrent dans les endormis ; ils se réveillèrent promptement, se levèrent et regardèrent de tous côtés, saisis d'un profond émerveillement à la vue de la transformation du désert et voulurent pousser des cris de joie ; mais Adam se leva, avec Eve à ses côtés, et dit à ses enfants :

[1.14.9] "Enfants, ne criez pas de joie et ne vous réjouissez pas trop tôt ! Pleurez plutôt et repentez-vous d'abord avec moi et votre mère de notre grande faute. Considérez tout ce que nous avons perdu ! Il ne s'agit pas du Paradis terrestre dans toute l'abondance de ses biens, car, comme vous le voyez, dans Son infinie miséricorde, le Seigneur nous a tant redonné que nous pourrions facilement oublier la perte de ces exubérantes richesses en voyant les nouvelles preuves de Son incommensurable amour. Mais regardez les animaux se hâtant dans les airs, et ceux de la terre ferme, regardez l'herbe, les plantes, les buissons, tous les arbustes et les grands arbres, ainsi que les vents qui souillent ! Interrogez-les tous, et voyez si vous en obtenez une quelconque réponse !

[1.14.10] Je l'ai fait dès mon réveil et me suis convaincu que toutes ces choses sont devenues muettes pour moi et qu'elles ne comprennent pas le son de ma voix. Le gazouillement des oiseaux, le hurlement des bêtes, le murmure des sources et des ruisseaux, le bruissement de l'herbe, des plantes, des buissons, de tous les arbustes et de tous les arbres ont bien pénétré à mes oreilles ; mais je n'ai rien compris à tout cela et en ai été et en reste encore très effrayé !

[1.14.11] Voyez : je ne m'effraie pas que cette compréhension m'ait été ôtée, mais bien plutôt de l'immense perte de la grâce venant du Père très saint de toutes les créatures !

[1.14.12] Car sachez bien que tout ce que j'ai perdu, vous l'avez perdu également, vu que vous avez péché à cause de moi et avec moi, à l'exception d'un seul, que je ne suis plus digne de nommer mon fils ; lui seul est resté dans la puissance et la force de l'abondance de la grâce et de la bénédiction, pur et juste devant les yeux du très saint et très bon Père, et devant Son amour et Son Esprit.

[1.14.13] Et celui-là, c'est mon bien-aimé Abel, que le Seigneur, dans Sa justice, nous a également ôté, car mes yeux ne l'aperçoivent nulle part, et cela certainement afin que nous tous puissions nous rendre compte de ce que cela veut dire d'être privés de la grâce de l'amour éternel, et de tomber sous la sévère justice du Seigneur par le péché de légèreté et de désobéissance envers la loi si douce de l'amour, et les commandements si faciles de la grâce.

[1.14.14] O enfants ! Prenez à cœur tout ce que je viens de vous dire et assurez-vous vous-mêmes du bien-fondé de mes paroles ; jugez vous-mêmes si le moment est venu pour nous de pleurer et de nous affliger par un grand repentir, ou s'il existe encore quelque chose qui puisse réjouir nos cœurs !

[1.14.15] Oui, mes enfants, l'amour éternel du Père très saint nous a laissé une seule joie en cadeau de Sa grande grâce - ce qui peut et doit nous réjouir - et c'est la grande grâce du repentir et de l'affliction !

[1.14.16] Voyez : c'est la seule chose que le Seigneur nous ait laissée : les larmes de repentir, et les pleurs de l'affliction ! Remercions-Le du plus profond de notre cœur de ce don !

[1.14.17] Oh, soyons heureux que le Seigneur nous ait encore comblés de la sorte ! Que ferions-nous sans cette grâce ?

[1.14.18] C'est pourquoi, tombons à terre, dans le sentiment de notre totale dépravation ; pleurons, et laissons libre cours à notre tristesse jusqu'à ce que toutes nos larmes soient taries et que nous ayons rendu au Seigneur tout ce qui Lui appartient, et dont nous sommes totalement indignes, - et jusqu'à ce qu'Il fasse de nous ce que demande Sa très sainte justice qui est et a toujours été Sa volonté sainte et parfaite !

[1.14.19] Et vois : Adam tomba à terre avec tous les siens et fit ce qu'il avait discerné à travers la minime part de grâce qui lui était encore accordée par la silencieuse et secrète compassion de l'Amour éternel dans le Père ; il pleura et se lamenta amèrement avec tous les siens, à l'exception de Caïn. A vrai dire, celui-ci s'était bien laissé tomber à terre, mais son œil resta sec, et il fut fâché de ne pouvoir pleurer comme les autres, ce qui fit qu'il se leva et s'en alla. Alors qu'il marchait devant lui en fixant le sol verdoyant, il remarqua tout à coup un serpent qui rampait à ses pieds ; il se baissa et le saisit, le déchira en morceaux et, pris de colère et de fureur, consomma sa chair et se rendit semblable au serpent.

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