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Grand Evangile de Jean

Le salut ne vient pas de la connaissance, mais de l'acte d'amour. Du zèle et de l'économie. De la bonne richesse

[6.227.1] Le Pharisien, surpris au-delà de toute mesure, répondit : « Seigneur et Maître, ce n'est qu'à présent que je reconnais que Tu dois être empli de l'esprit de Dieu ; car Dieu seul peut expliquer de telles choses à l'homme avec autant de clarté et de vérité ! Cela dépasse de très loin l'entendement que les plus grands sages de cette terre ont pu acquérir par l'expérience et par l'observation de la forme extérieure des choses ! Que peut être, comparé à Dieu, l'homme petit et limité ?! L'homme ne pourra jamais sonder lui-même Dieu, et donc pas davantage Son être et Ses œuvres éternelles !

[6.227.2] Si seulement le Temple pouvait s'emplir tout entier de cette lumière ! Mais son obstination collective rend cela tout à fait inconcevable ! Nous sept, nous avons souvent réfléchi à ces choses — bien sûr avec davantage de contre que de pour —, et combien il nous était difficile d'y voir clair ! Que serait-ce donc pour nos collègues prêtres qui n'y ont peut-être jamais songé de toute leur vie, ni en pour, ni en contre, ne se souciant que des moyens de mieux remplir leur ventre ! Seigneur et Maître, c'est Toi qui sais le mieux ce qu'il faut faire du Temple et de ses prêtres aveugles ! Mais je sens monter en moi une vraie terreur quand je compare cette lumière avec les ténèbres absolues du Temple ! Combien grands se croient nos pareils au Temple, et comme il leur semblerait devenir petits s'ils voyaient cette lumière !

[6.227.3] Ô David, comme tu disais vrai avec ces paroles : "Les hommes ne sont rien du tout devant Toi, ô Seigneur ! Ne vous reposez pas sur les hommes, car ils ne peuvent vous sauver !" Oui, ce n'est qu'à présent que nous comprenons combien nous avons tous utilisé à notre profit les lois et les enseignements égoïstes du Temple, et nous le comprendrons sans doute de mieux en mieux ! Seigneur et Maître, que Ton esprit ne nous abandonne plus ! »

[6.227.4] Je dis : « Celui qui demeure dans Ma doctrine demeure aussi en Moi, et Moi en lui ; et celui qui délaisse Ma doctrine dans ses actes Me délaisse aussi, et la vie n'est pas en lui. Je suis la vraie clarté de la vie. Celui qui marche dans cette clarté ne trébuchera pas, et celui qui travaille dans cette clarté recueillera la vraie récompense de la vie.

[6.227.5] Vous savez désormais l'essentiel, et vous aurez bien des occasions d'en apprendre davantage. Pourtant, le salut ne vient pas de la connaissance, mais seulement de l'action !

[6.227.6] Or, il y a deux sortes d'action : l'action égoïste pour le monde, et l'action juste dans le monde par amour pour Dieu et pour le prochain. Par la première forme d'action, l'homme gagne le jugement et souvent la mort éternelle, par la seconde forme, l'amour et la bénédiction de Dieu, et la vie éternelle de l'âme.

[6.227.7] Je ne veux pas dire par là que l'on ne doive pas mettre tout son zèle à cultiver la terre, ni être économe ; car Moi-même, Je recommande à tout homme l'ardeur au travail et une juste économie. Mais il ne faut faire cela qu'afin d'avoir assez de réserves pour pouvoir en tout temps secourir les pauvres. Car ce qu'un homme fait pour les pauvres en Mon nom, Je le considérerai comme s'il l'avait fait pour Moi, et Je le bénirai en ce monde et dans l'autre ; mais celui qui ne travaille que pour lui-même et ses enfants et ne se soucie que de cela, ne répugnant pas même au bien mal acquis, celui-là ne doit pas attendre Ma bénédiction, mais sera au contraire rejeté dans la prison des ténèbres extérieures. Là, il y aura bien des cris et des grincements de dents, et il sera bien difficile à une telle âme de jamais parvenir à contempler Dieu.

[6.227.8] Et celui qui, par économie égoïste, devient tout à fait avare, est déjà, sous une forme humaine, un démon qui résiste sans cesse à l'esprit de Dieu, qui est pur amour, et pour cela, il sera privé de la félicité éternelle. Car, aussi sûr que le ciel existe, il existe un enfer dont la vermine ne meurt jamais et dont le feu ne s'éteint jamais. Celui qui y entre de sa propre volonté n'en sortira plus jamais, cela également de sa propre volonté — et c'est là la vraie mort éternelle de l'âme. Souvenez-vous de cela aussi, et gardez-vous de tomber dans l'égoïsme, l'amour de soi, l'envie, l'avarice et l'orgueil du monde ! Car l'homme se débarrassera plus facilement de tous les autres péchés que de ceux-là !

[6.227.9] Voyez notre Lazare : il est certes, au sens terrestre, l'un des hommes les plus riches de toute la Judée — mais il n'est pas riche pour lui-même, mais pour les milliers de pauvres qui trouvent toujours chez lui travail et gîte ; et c'est pourquoi il est béni et, s'il mourait selon le corps, Je le ressusciterais afin qu'il vive encore longtemps pour les pauvres. Et désormais, il ne verra plus la mort et n'en sentira pas le goût, car il sera laissé libre de quitter son corps pour entrer dans Mon royaume, qui lui sera toujours ouvert. Là où Je demeurerai éternellement, il demeurera éternellement lui aussi !

[6.227.10] Vous voyez par là que Je ne suis pas seulement l'ami des pauvres, mais aussi des riches, lorsqu'ils font de leur richesse un usage conforme au vrai dessein de Dieu, qui est juste. Que tout riche fasse de même, et il vivra ! »

[6.227.11] Alors, tout contrit d'amour, Lazare Me dit : « Mais, Seigneur, Toi qui es toute bonté, que fais-je de si bien que Tu me considères avec tant de faveur, moi, pauvre pécheur ? »

[6.227.12] Je dis : « Ce que tu fais, Je le sais bien ; aussi, ne t'étonne pas si Je t'adresse devant tant de gens cette juste louange !

[6.227.13] À un autre riche qui voulait aussi Me suivre, mais qui aimait pourtant fort ses richesses, J'ai dit : "Vends d'abord tous tes biens, distribue le produit aux pauvres, et alors, tu Me suivras !" — Comme cet homme aimait fort ses richesses, il s'en fut aussitôt, fort attristé.

[6.227.14] À toi, Je dis : achète encore d'autres biens ; car ce que tu nommes tien appartient déjà pour ainsi dire aux pauvres, qui en mangent la plus grande partie !

[6.227.15] Mais lorsqu'un riche aime trop ses richesses pour lui-même et pour les siens, Je dis qu'il sera plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un tel riche d'entrer au royaume des cieux !

[6.227.16] Bien des pauvres aussi viennent trouver un riche qui a bon cœur pour lui demander une aumône, et quand ils l'ont reçue, ils la dilapident et, de plus, ont souvent fort peu de gratitude envers leur bienfaiteur. Mais que nul bienfaiteur ne s'en soucie ; car moins vous récolterez de gratitude en ce monde, plus grande sera votre récompense dans l'au-delà ; car ce n'est qu'ainsi que ces riches montrent qu'ils sont semblables à Dieu, qui fait se lever et briller Son soleil sur les méchants comme sur les bons.

[6.227.17] Et Je vous dis même davantage : faites le bien à votre ennemi, priez pour ceux qui vous maudissent, bénissez ceux qui vous haïssent et vous persécutent, et c'est ainsi que vous accumulerez le plus vite les charbons ardents sur leurs têtes et changerez le plus vite leurs mauvais sentiments en de meilleurs et de plus nobles. Prêtez votre argent superflu à ceux qui ne pourront vous le rendre avec intérêt, et invitez à votre table ceux qui ne pourront vous rendre votre invitation, et c'est ainsi que vous amasserez au ciel de grandes richesses pour votre âme.

[6.227.18] Mais si un homme vient te voir, toi, riche, et que tu lui aies déjà fait à plusieurs reprises un bien dont il a mal usé, exhorte-le par de bonnes paroles, mais ne lui retire pas ton amitié. S'il s'amende, tu auras doublement bien œuvré ; et s'il ne s'amende pas, ne lui en garde pas rancune — car, outre la pauvreté matérielle, il en est une, spirituelle, qui est toujours plus grande et plus déplorable que la matérielle.

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