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Grand Evangile de Jean

[6.147.25] Mais, à ce discours, un grand murmure s'éleva parmi les nombreux Juifs qui croyaient en Moi, et on les entendit bientôt dire à haute voix : « En vérité, les arbres leur cachent la forêt ! Ce sont eux, ces misérables Pharisiens, qui sont les pires des Belzébuths, plongés tout entiers en enfer, et c'est pour embellir aux yeux du peuple aveugle leur grossière abjection qu'ils traitent de valet de Belzébuth cet homme à l'évidence pourvu de toute la puissance divine. Attendez un peu, vrais diables que vous êtes ! Nous allons vous faire rendre comme il faut votre fausse sainteté ! Nous allons vous arracher vos masques, et chacun verra qui vous êtes vraiment ! Attendez donc, tristes sires, le moment est venu pour vous de rendre des comptes ! »

[6.147.26] Comme la foule murmurait ainsi de plus en plus haut, on ne vit bientôt plus un seul Pharisien dans le Temple, et les gardes qui auraient dû Me saisir avaient eux aussi subitement disparu. Ils eurent bien sûr fort à faire ensuite pour se justifier devant les Pharisiens de ne pas s'être aussitôt emparés de Moi.

[6.147.27] Mais les gardes leur dirent : « Pourquoi donc n'avez-vous pas vous-mêmes mis la main sur lui ? Ou du moins pouviez-vous nous entraîner quand nous étions comme paralysés ! »

[6.147.28] Un grand Pharisien dit : « Cela nous sied-il donc, un jour de sabbat ? »

[6.147.29] Les gardes répondirent : « Nous sommes Juifs nous aussi, et devons respecter le sabbat comme vous ! »

[6.147.30] Le Pharisien : « Soit ! Mais si vous le rencontrez demain ou après-demain, qui sont seulement des jours de fête et non de sabbat, saisissez-le et amenez-lenous aussitôt ! »

[6.147.31] Les gardes : « Oh, nous pouvons bien faire cela — à condition que le peuple n'y trouve rien à redire ! »

[6.147.32] Le Pharisien : « Qui se soucie du peuple? Il est maudit depuis longtemps ! »

[6.147.33] Un garde dit : « Maudit par-ci, maudit par-là — mais si, comme cela est certain, ce peuple maudit nous lapide pour cela, et vous avec nous ?! Aujourd'hui déjà, il ne s'en est pas fallu de beaucoup ! Si nous n'avions pas tous quitté le Temple en toute hâte, nous aurions passé un mauvais moment ! Le peuple maudit nous eût à coup sûr rendu avec usure la malédiction que nous lui avons infligée ! Et ce qui n'est pas arrivé aujourd'hui peut fort bien arriver demain ou aprèsdemain. Quant à nous, nous pensons qu'il faudrait laisser cet homme tranquille : s'il est un prophète envoyé par Dieu, toute notre force ne pourra rien contre lui ; et s'il n'en est pas un, la chose retombera d'elle-même. »

[6.147.34] Le Pharisien dit : « Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! N'est-il pas écrit qu'aucun prophète ne viendra de cette Galilée où l'on ne fait que bannir les malfaiteurs ? ! »

[6.147.35] Un garde : « C'est vrai ; mais, à ce que d'autres nous ont dit — et cela figure d'ailleurs dans nos registres de circoncision —, il n'est pas Galiléen, puisqu'il est natif de Bethléem, qui est bien l'antique cité de David, celle où il a écrit ses prophéties. De plus, qui ne se souvient que le prophète Isaïe fit souvent de longs séjours en Galilée, ainsi que le prophète Jérémie? Et pourtant, c'étaient bien les plus grands des prophètes ! »

[6.147.36] Le Pharisien : « Êtes-vous donc du diable vous aussi ?! Qui vous a dit cela ?»

[6.147.37] Les gardes répondirent ensemble : « Vous-mêmes, il n'y a pas si longtemps, quand, dans votre sermon sur les prophètes, vous avez raconté au peuple qui ils étaient, où ils étaient nés et où ils avaient vécu et œuvré ! N'avons-nous donc même plus le droit d'écouter ce que vous prêchez vous-mêmes ? »

[6.147.38] Fort embarrassé, le Pharisien ne dit plus rien et se retira. Quant aux gardes, ils s'en furent aussi, riant sous cape d'avoir réussi, pour une fois, à intimider les dignes et puissants Pharisiens.

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