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Grand Evangile de Jean

[10.244.3] N'eût-il pas été plus raisonnable à vous, quand vous avez compris que l'ancienne arche avait perdu son pouvoir, de dire au peuple : "A cause de nos nombreux péchés, notre Dieu nous a retiré sa grâce ; faisons tous pénitence et prions Dieu jusqu'a ce que, dans Sa miséricorde, Il nous prenne à nouveau en pitié !" ? Mais ce n'est pas ce que vous avez fait ; pour l'amour de la bonne vie et des honneurs mondains, vous avez préféré tromper le peuple plutôt que de revenir à votre Dieu avec lui !

[10.244.4] Cela ne se passe pas ainsi chez nous, Romains. Il y a certes chez nous aussi une foule de superstitions de toute sorte ; mais un vrai Romain tient à la vérité, et, lorsqu'il rencontre un homme qui en a une connaissance profonde, il le reçoit avec amitié et s'enrichit des trésors spirituels de cet homme empli de vérité et de sagesse.

[10.244.5] Car les richesses spirituelles ont incomparablement plus de valeur que les matérielles ; celles-ci sont toutes transitoires et périssables, tandis que celles de l'esprit durent toujours et font le bien chez les hommes, et c'est pourquoi le bon et le vrai ne devront jamais cesser de progresser tant que des hommes vivront sur cette terre.

[10.244.6] Mais, lorsqu'il se forme des communautés humaines qui, par orgueil, par ambition et par égoïsme, mais aussi par paresse, résistent de toutes leurs forces au bien et au vrai, il est facile de comprendre que ces gens, avec le peuple qui dépend d'eux, s'enfoncent chaque jour davantage dans les ténèbres et persécutent les hommes qui, ayant été éveillés par une divinité, osent les combattre par la vérité - et, à ce qu'il me semble, ce n'est pas seulement d'aujourd'hui, mais depuis bien longtemps, hélas, que les Juifs que vous êtes persécutent tous ceux qui veulent remettre en honneur chez vous les anciennes vérités divines.

[10.244.7] Si nous n'étions pas si puissants, nous, Romains, il y a longtemps que votre orgueil et votre désir de domination nous auraient chassés de ce pays ! Mais nous sommes à présent un grand peuple courageux, et nous respectons votre Moïse et vos prophètes, mais ne vous craignons pas et méprisons ce qui, chez vous, est depuis longtemps méprisable. C'est pourquoi, je vous le dis, nous ne resterons plus longtemps spectateurs de vos tromperies, et, lorsque nous reviendrons les armes à la main, vous ne vous en tirerez pas à si bon compte que la première fois que nous sommes entrés dans ce pays pour vous assujettir.

[10.244.8] Car, lorsque nous reviendrons, nous n'épargnerons plus vos villes et vos synagogues comme nous l'avons fait alors ; c'est pourquoi je vous conseille de ne plus persécuter les hommes sages qui disent la vérité, mais de les accueillir avec douceur, de les écouter et de suivre leurs avis, et nous pourrons alors nous accorder sans peine.

[10.244.9] Je serais fort curieux de connaître ce Galiléen, et je donnerais la moitié de mon bien pour qu'il me fasse l'honneur d'entrer dans mon auberge ! À mon avis, vous devriez en faire autant, à Jérusalem, car cela vaudrait certainement mieux pour vous si vous souhaitiez comme moi recevoir avec amitié ce sage Galiléen, l'écouter et vous conformer ensuite à ce qu'il vous aurait dit de bon et de vrai. Je te le dis, mon cher ami : tout ce qui est bon et vrai trouve en soi-même sa propre récompense, mais le contraire aussi se punit de soi-même !

[10.244.10] Ce sont là les opinions que j'ai acquises au cours de mes voyages à travers l'Empire romain. Suis mon avis, efforce-toi de faire de même, et tu t'en trouveras bien mieux qu'en t'obstinant dans ton désir de poursuivre tous ceux qui ne peuvent être d'accord avec ton point de vue, puisque celui-ci est foncièrement mauvais, et en persécutant, comme le font presque tous tes collègues, tous les hommes sages, d'où qu'ils viennent ! - N'es-tu pas d'accord avec moi ? »

[10.244.11] Le Pharisien, fort embarrassé, répondit : « Mon cher aubergiste, il est fort possible que, de ton point de vue, tu aies tout à fait raison : il faut avant tout rechercher la vérité et le bien mais où les trouver ? En fin de compte, l'homme est toujours limité à quelque forme de croyance, et nul n'a encore pu lever votre fameux voile d'Isis ! C’est pourquoi nous pensons qu'il vaut mieux qu'un peuple garde une croyance systématisée - quelle que soit la part de vérité dans ses principes, - plutôt que de lui donner à connaître des vérités nouvelles qu'il ne comprendrait peut-être pas vraiment, mais à cause de quoi il abandonnerait son ancienne foi et se mettrait à haïr et à persécuter les représentants de cette foi. »

[10.244.12] L'aubergiste : « En cela, tu te trompes fort ! Lorsque aucun homme ne cherche plus la vérité, tout ce qui existe sur cette terre commence à se corrompre et à pourrir... »

C'est sur ces paroles significatives que s'interrompt, le 19 juillet 1864, la restitution par Jacob Lorber de la dictée du Seigneur. Malade depuis longtemps (voir note au chapitre 150), Lorber est rappelé à Dieu et relevé de sa tâche terrestre le 23 août 1864.

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