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Grand Evangile de Jean

Le Seigneur révèle à l'aubergiste la cause du retard de ses fils

[10.122.1] Alors, Je consolai l'aubergiste par ces mots : « Ne sois pas inquiet : tes trois fils sont passés par Bethsaïde, et ils seront là dans une petite heure avec un gros chargement ; car, cette fois, ils ont pris tant de poissons que leurs trois bêtes de somme ne les portaient qu'à grand-peine. Ce n'est qu'à Bethsaïde qu'ils ont pu louer deux autres bêtes à une personne de connaissance, et le transport de tous ces beaux poissons va maintenant bon train. »

[10.122.2] L'aubergiste, qui était adepte du judaïsme, répondit : « Le Dieu des Juifs veuille que tu dises vrai ! »

[10.122.3] Je dis : « Ami, Je ne t'aurais pas dit cela si Je ne savais en toute certitude qu'il en est bien ainsi ; car pour Moi, la vérité passe au-dessus toute chose, et Je suis le plus grand ennemi de tous les mensonges ! »

[10.122.4] L'aubergiste, qui commençait à s'étonner de Mon assurance, dit : « Ami, es-tu donc un prophète juif, toi qui sembles savoir si certainement des choses que tu ne peux guère avoir apprises par des voies naturelles ? Car vous venez d'Aphek, ville qui se trouve sur la montagne qui borde le Jourdain, assez loin de l'endroit où il débouche de la mer ; or, Bethsaïde est au pied des montagnes dont les larges contreforts constituent le rivage même de cette mer, et il est donc évident que tu ne peux savoir par des moyens naturels ce qui arrive à mes fils sur le chemin du retour.

[10.122.5] Mais, puisque tu m'annonces en toute certitude où ils se trouvent, il faut donc que tu sois un prophète ; en ce cas, et pour que je sois encore plus tranquille, dis-moi combien je possède de brebis et de chèvres ! »

[10.122.6] Je dis : « Ami, si tu Me connaissais, Je te dirais qu'il n'est pas bien d'oser Me tenter ! Mais, comme tu ne Me connais pas encore, Je veux bien répondre à ta question.

[10.122.7] Voici : tu possèdes trente moutons, dont deux mâles et donc vingt-huit femelles, mais quatorze seulement te donnent du lait, les quatorze autres non, ce dont tu connais bien la cause, étant le maître de la maison. Quant à tes chèvres, il en va exactement de même. Es-tu bien convaincu à présent que Je peux savoir où sont tes trois fils ? »

[10.122.8] L'aubergiste : « Oui, ami, à présent, je te crois sans le moindre doute, et croirai tout ce que tu me diras ; car je suis tout à fait convaincu que tu es un vrai prophète, donc un sage pour les Juifs !

[10.122.9] Vois-tu, il y a trente ans environ que je suis arrivé ici avec mes quelques voisins, et, avec l'autorisation du tribunal romain, nous nous sommes établis dans ce vieux village, parce qu'il était tout à fait désert et qu'on ne lui connaissait plus nulle part de propriétaire.

[10.122.10] Quelques Juifs fort appauvris devaient encore y vivre il y a cinquante ou soixante ans, mais, comme ils ne pouvaient rien tirer de ce sol, si ce n'est quelques racines, ils l'ont quitté pour de bon et ont dû s'installer quelque part au bord de la mer de Galilée. Seul le Dieu des Juifs doit savoir ce qu'il a pu advenir d'eux par la suite.

[10.122.11] Nous-mêmes, nous étions et sommes encore Grecs, et nous venons de Tyr, où nous vivions de la pêche et avions ainsi acquis quelque bien. Nous aurions préféré nous établir dans une meilleure contrée, mais les moyens nous manquaient pour cela. À force de travailler ce sol, nous avons pu l'amener malgré tout à nous nourrir, bien que chichement.

[10.122.12] À Bethsaïde, nous avons fait la connaissance d'un vieux Juif fort sage, en outre homme fort aisé et qui s'est souvent montré charitable envers nous.

[10.122.13] Ce Juif nous a raconté que cette terre aujourd'hui si aride était jadis l'une des plus fertiles. Mais, à mesure que les Juifs reniaient toujours plus leur unique vrai Dieu et commençaient à L'oublier, Il a retiré Sa bénédiction à ce sol et a fait survenir de grandes tempêtes qui ont emporté la terre grasse loin de cette contrée montagneuse, et le peu que les tempêtes avaient épargné fut dévasté par des guerres longues et répétées. C'est ainsi que cette contrée jadis bénie devint un véritable désert, et elle devait le rester tant que les hommes ne reviendraient pas complètement vers Dieu.

[10.122.14] Il n'y avait donc là pas grand-chose de bon à espérer pour des païens, car leurs dieux, qui n'existent que comme le produit de l'imagination des hommes, ne pouvaient les aider en rien, et, ne connaissant pas l'unique vrai Dieu des Juifs, ils ne pouvaient croire en Lui, observer Ses très sages commandements et Lui demander en toute confiance Son aide et Sa faveur, comme de bons enfants à leur père. Et, puisque cela ne se faisait pas chez eux, des païens devaient bien penser d'eux-mêmes qu'ils ne pouvaient s'attendre à des bénédictions extraordinaires. »

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